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L’animalité humaine, une éducation…

 

L’animalité de l’être humain est plurielle et marquée par le davantage dans ses potentialités. Mais beaucoup plus que les autres animaux, l’homme a besoin de temps pour grandir et advenir à une humanité de personne créatrice et responsable. […]

 

Le chemin de développement psychique est marqué de bout en bout par l’animalité et par la manière de s’y rapporter. L’angoisse, mais aussi les émotions et la sympathie sont empreintes d’animalité. Le défi pour toute éducation humaine est d’accueillir positivement cet enracinement animal et en même temps de l’orienter vers le davantage humain, à savoir son ultrasocialité et sa multiplicité de perspectives sur le monde. A cet effet, le développement de l’empathie, qui mobilise les émotions et l’imagination, en vue d’être dans une juste relation d’écoute et d’aide d’autrui, est absolument crucial. […]

 

Si l’éducation est un défi pour assurer un juste accueil et rapport à son animalité, elle n’en est pas moins une aventure passionnante pour conduire l’être humain vers sa vocation ultime : entrer consciemment en relation avec le Dieu « ultrasocial » révélé par Jésus-Christ et pouvoir participer à l' »ultrasocialité » divine. En effet, Dieu-Trinité est non seulement plénitude de relations en lui-même, mais développe aussi des relations innombrables avec la Création entière et toutes ses créatures. L’ultrasocialité humaine dont nous avons parlé précédemment est une des facettes les plus essentielles de l’imago Dei en l’homme. L’itinéraire de Jésus-Christ nous montre une manière exemplaire – à travers les angoisses, les souffrances, les joies, les relations et l’empathie envers autrui – de porter en soi l’animalité humaine et de la conduire vers le Père des cieux.

 

Eric Charmetant, s.j., Faculté de philosophie du Centre Sèvres,

« L’animalité humaine », Christus, janvier 2014, pp. 30-31

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