Au Centre Sèvres, l’écoute et le dialogue au service de la synodalité
En octobre dernier, le pape François a ouvert le synode mondial sur la synodalité. Une démarche qui vise à concrétiser un rêve : celui d’une Eglise qui marche ensemble à l’écoute de l’Esprit. En tant que centre de recherche et de formation, le Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris constitue un lieu « ferment » de cette réflexion collective.
Un rôle de formation et de mise en perspective
Pour accompagner le lancement du synode, le Centre Sèvres propose divers cours sur les enjeux de la synodalité qui mettent en lumière la nouvelle figure ecclésiale émergente depuis Vatican II. Une occasion d’explorer les pistes offertes par l’oecuménisme. Anne Laure Danet, pasteure protestante, est ainsi intervenue dans le cours de François Euvé et Jean Luc Pouthier « Synodalité et changements dans l’Eglise ». « L’important est de faire émerger les questions fondamentales sur les mots de la foi, explique François Euvé, interviewé par Isabelle de la Garanderie dans le podcast Café de Sèvres. Une occasion, un « kairos » nous est donné pour aborder ces questions avec tout le peuple chrétien, voire même au-delà. C’est une chance à saisir. »
Synodalité : étudiants et enseignants s’engagent
La pédagogie du Centre Sèvres encourage la participation des étudiants. La session de rentrée du premier cycle a mis en lumière la notion de conversion, notamment la conversion ecclésiale synodale que le pape François appelle1 . A l’issue du cours « Eglise et ministères » avec Laure Blanchon, des étudiants ont ainsi préparé une contribution pour la consultation diocésaine du synode. « Dans ce sillage, les délégués des étudiants de tous les cycles mettent sur pied une proposition de contribution au synode ouverte largement à tous », précise l’enseignante. Une implication prochainement nourrie par la rencontre avec Nathalie Becquart, sous-secrétaire du synode des évêques, qui répondra aux questions des étudiants le 28 janvier lors des Forums du Centre Sèvres.
Entendre la voix des plus pauvres : une démarche de longue haleine
Engagé depuis dix ans dans un projet de recherche à l’écoute des plus pauvres, le Centre Sèvres œuvre à faire entendre la voix du Peuple de Dieu dans son intégralité. Une journée d’études sera consacrée à ce sujet le 27 janvier avec des intervenants tels que Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, président de la CEF, Nathalie Becquart, Christoph Theobald, membre de la commission théologique du synode, ou encore Laure Blanchon, titulaire de la Chaire Jean Rodhain du Centre Sèvres. « Il n’y aura pas de société juste tant que l’on restera dans l’ignorance ou le mépris d’une seule personne, explique Etienne Grieu, recteur du Centre Sèvres. L’appel à écouter les plus pauvres résonne encore plus fort pour l’Église, elle qui s’édifie à partir de Celui qui a été jugé indigne de Dieu et de l’humanité, et qui, de ce fait, ne peut subsister sans un rapport étroit à ceux qui sont sans cesse repoussés sur le bord. Une Église pleinement synodale sera une Église vraiment diaconale, et inversement. »
1 Cahier Médiasèvres n°204 Conversions, « Les conversions ecclésiales auxquelles le pape François nous appelle », Laure Blanchon, p. 171-191