Anthropologie philosophique
Conçu selon un plan systématique et non chronologique, ce cours aborde la question de l’homme dans sa complexité, en s’appuyant sur un riche éventail de sources. Sa thèse principale est que la réalité humaine n’est pas donnée d’emblée, mais se construit à partir de clivages marquant l’histoire, la conscience et le désir. Elle ne peut surgir qu’au cœur de polarités multiples (nature/culture, corps/esprit, identité/altérité, pulsions/raison, vie/mort), dans un patient travail de culture, sur la base d’un don à accueillir, dans la liberté et la responsabilité, et malgré l’inhumain qui la menace.
Le cours d’anthropologie philosophique est abordé de manière systématique, et non selon un développement historique. Sa visée fondamentale est de poser la question de l’homme dans sa complexité et fragilité. La « nature humaine » sera abordée comme une réalité appelée à « naître » , à émerger, à se construire. Cette réalité ne peut exister que dans un réseau de relations où chacun est en rapport à soi, à d’autres, à l’univers, et à un au-delà qui le dépasse et qui le sollicite.
Le cours se divise en deux grandes parties. La première s’attachera à faire éclater toute approche unilatérale et à montrer que la réalité humaine ne se déploie que sur le mode d’un « entre-deux » où se rencontrent sans jamais se superposer des couples multiples, tels que nature et culture, corps et esprit, masculin et féminin, identité et altérité, particularité et universalité, pulsions et raison, vie et mort. Il s’ensuit que la réalité humaine ne peut apparaître qu’à partir d’un clivage qui marquera aussi bien la conscience que le désir.
La seconde partie essaiera de montrer comment, à partir de ce champ de polarités multiples, une réalité humaine peut se façonner et se construire grâce à un patient travail de culture. Ce déploiement de l’humain s’opère à partir d’un don irréductible, à recevoir et à exploiter dans la liberté et toujours en société avec autrui - grâce à lui et pour lui. Le travail d’humanisation suppose un combat lucide contre l’inhumain qui s’agite partout.
Ce cours se conçoit comme une approche fondamentale, basée sur des auteurs classiques et contemporains, à partir de laquelle les questions proprement d’actualité pourraient être traitées.
Références bibliographiques :
B. Groethuysen, Anthropologie philosophique (1953), Gallimard (collection « Tel »)
E. Morin, L’humanité de l’humanité. L’identité humaine (2001), Le Seuil (Points Essais)
É. Bimbinet, L’animal que je ne suis plus, Gallimard, 2001 (Folio Essais)
R. Legros, L’Idée d’humanité (1990), Le Livre de Poche (Biblio-essais)
Avec ces enseignant(e)s :
60 % jeunes de moins de 30 ans
30 % demandeurs d’emploi
20% deux personnes composant le couple
(un justificatif pourra être demandé)