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Trois questions sur le diaconat à Etienne Grieu, recteur du Centre Sèvres

A l’occasion de la journée d’études «Pourquoi des diacres ? Au service d’une Eglise missionnaire», trois questions sur le diaconat à :

Etienne GRIEU

Recteur du Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris

 

Pourquoi l’Eglise a-t-elle choisi de réinstaurer le statut de diacre permanent ?

Le diaconat permanent a été rétabli par le Concile Vatican II, il y aura soixante ans en 2024. En France les premiers diacres ont été ordonnés en 1970. Ils sont aujourd’hui 3000. Et dans le monde, on en compte plus de 48 000. Beau succès, donc. On voit vite la nouveauté de cette figure de ministre : presque toujours marié et très souvent ayant une activité professionnelle. Sont apparus des ministres ordonnés beaucoup plus proches de la vie des fidèles. Sans doute l’Eglise en avait-elle grand besoin !

Cette fonction est-elle bien comprise par le clergé et les fidèles ?

Le diaconat reste un ministère mal défini et souvent mal compris. D’où parfois de grandes divergences dans les manières de présenter leur mission : pastorale sacramentelle ou bien apostolat de plein vent ? Et également, des conflits de territoire : quelle place les prêtres laissent-ils aux diacres ? Le diaconat peut-il stimuler les ministères des laïcs ? Quel rapport entre diaconat et vie religieuse ? Il arrive même que le diaconat se vive dans la souffrance, quand les diacres ne se sentent pas vraiment considérés, qu’ils ne trouvent pas leur place dans leur communauté chrétienne, ou encore, quand leur ministère déstabilise leur famille.

Que peut-on attendre de cette journée d’étude ?

Elle croisera des relectures d’expérience de diacres avec des réflexions qui s’essaient à une théologie du diaconat ; et puis, on réfléchira aussi sur les rapports entre le diaconat et les autres ministères (ordonnés ou laïcs). A partir de là, nous devrions réentendre la promesse que représente le diaconat pour l’Eglise. Quand on regarde les figures lumineuses de diacres dans l’histoire (depuis les Actes des Apôtres jusqu’à aujourd’hui, en passant par St Laurent et St François d’Assise), on voit qu’ils sont une vraie chance. Mais il faut construire peu à peu une théologie du diaconat qui mette des mots sur ce ministère. C’est ce que nous chercherons à faire au cours de cette journée d’étude.

Pour aller plus loin : voir le site du Comité national du diaconat

Photos : Corinne Simon_Hans Lucas / Jésuites

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