Philosophie de la religion
Ce séminaire comprend six séances lors desquelles seront examinés six problèmes fondamentaux en philosophie de la religion. Quelles sont les thèses qui s’opposent ? Quels sont les arguments en jeu ? À chaque séance un exposé sera proposé (par Roger Pouivet ou un invité) et suivi d’une discussion avec tous les participants. Si l’ensemble des séances constitue une introduction à la philosophie de la religion, il est possible de ne participer qu’à certaines, en fonction des intérêts et disponibilités.
Lundi 6 octobre 2025 14h-16h
Le droit de croire en l’existence de Dieu
On a pu dire qu’il est mauvais, toujours, partout et pour quiconque de croire quoi que ce soit sans raisons suffisantes. Ce qui rendrait la croyance religieuse non seulement irrationnelle, mais immorale. La foi est-elle personnelle, existentielle et subjective et foncièrement volontaire ? N’est-elle pas un aveuglement volontaire, intellectuellement coupable, voire vicieux ? Mais la foi ne pourrait-elle pas être rationnelle et objective sans reposer sur des raisons ? Et n’est-elle pas avant tout une vertu ? Et comment pourrait-elle l’être sans être rationnelle ?
Lundi 10 novembre 2025 14h-16h
Parler de Dieu
Nous parlons de Dieu. Mais comment parler de Lui sans l’identifier à un objet parmi d’autres dans le monde ? Et si Dieu est « absolument autre », notre langage n’est-il pas impuissant à en parler ? On est tenté alors de dire qu’Il est ineffable. Mais n’est-ce pas déjà trop en dire ? Le seul langage religieux respectueux du Mystère de Dieu serait la prière. Pourtant la théologie parle de Dieu ! Et n’y a-t-il vraiment rien qui soit vrai ou faux de Dieu ?
Lundi 8 décembre 2025 14-16h
Prouver l’existence de Dieu
« Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être certainement connu par les lumières naturelles de la raison humaine, au moyen des choses créées », affirme Dei Filius, la « Constitution dogmatique sur la foi catholique » de Vatican I. Or, beaucoup de philosophes et de théologiens aujourd’hui se méfient du projet de prouver l’existence de Dieu ou le contestent. N’est-ce pas trop vite se détourner de la vénérable tradition de la théologie naturelle, et aussi mettre en question la possibilité d’un théisme inhérent à la foi chrétienne ?
Lundi 9 février 2026 14h-16h
La vie après la mort
La foi chrétienne comprend la croyance en la résurrection de la chair et en la vie éternelle : une vie après la mort. Mais pouvons-nous y croire ? N’est-il pas irrationnel de l’espérer ? La réponse dépend de ce que nous sommes avant la mort. Une chose pensante, une conscience ? Alors pourquoi pas une vie de l’âme après la mort qui ne serait qu’une fin physique ? Mais peut-on accepter un tel dualisme de l’âme et du corps ? Et si les êtres humains sont des choses matérielles, n’est-ce pas alors à la résurrection des corps qu’il convient de croire.
Lundi 16 mars 2026 14h-16h
Dieu et le mal
Dieu est tout puissant ; Dieu est parfaitement bon ; et pourtant le mal existe. N’y a-t-il pas une contradiction entre ces trois propositions, de sorte que si deux d’entre elles sont vraies, la troisième est fausse ? Supposons que ce problème logique soit résolu, l’évidence du mal dans le monde ne resterait-il pas une raison de douter de l’existence de Dieu ? Alors, l’argument du mal est-il imparable et ne doit-il pas conduire à l’athéisme ? À moins que « problème du mal » ne manifeste qu’une exigence morale imposée à Dieu pour le charger de nos propres péchés.
Lundi 11 mai 2026 14h-16h
La pluralité des religions
« Nous avons tous le même Dieu ! », disent certains qui désespèrent des oppositions, parfois féroces, entre les religions. « Nous avons simplement de lui différentes représentations, et c’est ce qui conduit à une multiplicité de religions ». Mais un chrétien peut-il croire qu’il n’y a pas une seule vraie religion : la sienne ? « Quelle intolérance, diront d’autres ! » de le penser. Mais pour un chrétien, il reste vrai que « Jésus est le Fils de Dieu et qu’il est ressuscité », et donc que « Jésus n’est pas le Fils de Dieu » est faux. À moins qu’il ne faille pas poser ainsi le problème de la pluralité des religions… Mais pourquoi ?